Carte 04 : Principe d'émission des rizières
La majeure partie du riz mondial est cultivée dans des rizières inondées (Baicich, 2013). Dans ces conditions peu profondes, la décomposition aérobie de la matière organique épuise progressivement la plupart de l'oxygène dans le sol, entraînant des conditions anaérobies et une production de méthane. La majeure partie de ce méthane est oxydée dans le sol sous-jacent, tandis qu'une partie est dissoute dans les eaux de crue et lessivée. Le méthane restant est rejeté dans l'atmosphère, principalement par transport diffusif à travers les plants de riz, mais le méthane s'échappe également du sol par diffusion et bouillonnement à travers les eaux de crue (USEPA, 2016; Bridgham et al., 2013).( source : The Global Methane Budget 2000-2017)
Les émissions les plus importantes se trouvent en Asie (Hayashida et al., 2013), avec la Chine (5-11 Tg CH4 an-1, Chen et al., 2013; Zhang et al., 2016a) et l'Inde (~ 3-5 Tg CH4 an-1, Bhatia et al., 2013) représentant 30 à 50% des émissions mondiales. La diminution des émissions de CH4 de la riziculture au cours des dernières décennies est confirmée dans la plupart des inventaires, en raison de la diminution de la superficie rizicole, du changement des pratiques agricoles et d'un déplacement vers le nord de la riziculture depuis les années 1970 comme en Chine. Passer de terres constamment inondées à des terres inondées une partie seulement de l'année permet de réduire grandement les émissions des rizières.
Sur la base des inventaires mondiaux considérés dans cette étude, les émissions mondiales de méthane des rizières sont estimées à environ 8% du total mondial des émissions anthropiques de méthane.