Mini-Fresques, l'APP Climat 2020

La déforestation consiste à couper ou brûler des arbres au-delà de la capacité de renouvellement de la forêt. Elle est liée à 80% à l'agriculture.

Or, les arbres et plantes en général affectent le cycle de l'eau : les forêts notamment ont un rôle important sur la qualité et la disponibilité de l'eau douce. L'évapotranspiration, les précipitations, l'écoulement et l'infiltration des eaux sont des phénomènes fortement impactés par la présence de forêts. Ainsi, la déforestation peut mener à une diminution régionale de précipitations et à des sécheresses, mais aussi à des conséquences aggravées d'inondations ou de glissements de terrain.

La déforestation peut être considérée comme une activité humaine ou comme une conséquence de l'agriculture, ou encore les deux à la fois. Attention : le problème avec la déforestation, ce n'est pas que ça détruit des puits de carbone, c'est que ça émet du CO2. c'est une différence entre flux et stock.

D'après le GIEC (IPCC AR5) : les problèmes liés à la déforestation sont

• Une augmentation du dioxyde de carbone de l'atmosphère (notamment parce que le bois coupé lors de la déforestation est majoritairement brûlé).

• Une augmentation de l'effet Albédo : on retire une surface foncée (forêts) que l'on remplace par des surfaces plus claires (cultures, prairies). Les radiations solaires sont donc moins absorbées : la déforestation diminue le forçage radiatif.

• Un impact sur le cycle hydrologique par l'évapotranspiration, la profondeur des racines et les nuages. Cet impact, cependant, est difficile à quantifier.

Ainsi, la conséquence de la déforestation sur la température atmosphérique varie selon les régions : il faut mesurer le poids de chaque impact par rapport à l'autre, et ça entraîne de grande différences régionales. Aux hautes latitudes, la variation de l'effet albédo domine, la déforestation cause donc une diminution de la température. Au niveau des tropiques, une diminution de l'évapotranspiration est le facteur prédominant, on a donc une augmentation de la température.

En forêt, au cours de la période de végétation (moment où les feuilles sont vertes pour les feuillus, caractérisé par une forte croissance et fructification de l'arbre ), près de 80% des précipitations incidentes annuelles retournent dans l'atmosphère sous forme de vapeur, par évaporation de l'eau interceptée, évaporation du sol et transpiration des végétaux : on parle d’évapotranspiration.

En période de végétation, lorsque les réserves en eau du sol ne sont pas limitantes, la transpiration d'un peuplement forestier s'élève en moyenne à 20-40 m3 d'eau par hectare et par jour. En moyenne, 150 m3 d'eau sont transpirés pour 1 m3 de bois produit.

(ONF)

Le pouvoir d'évapotranspiration des forêts est donc supérieur à celui des milieux ouverts (terres cultivées, villes). La déforestation, par une diminution de l'évapotranspiration, cause donc une diminution locale des précipitations et peut donc empirer des sécheresses. Ce phénomène a été observé récemment au Brésil, avec par exemple la sécheresse de la région de São Paulo en 2015, et il pourrait être la cause de la disparition de la civilisation Maya d'après certains climatologues.

La forêt produit des sols capables de modifier le cheminement des eaux : la partie supérieure des sols forestiers est essentiellement formée de résidus organiques peu décomposés et peu structurés. Cette couche d'humus très filtrante possède une capacité de rétention d'eau importante.

En outre, les racines vivantes constituent un réseau hydraulique privilégié, notamment pour la fraction des eaux écoulées le long du tronc. Les cavités qui demeurent après le pourrissement des racines forment un ensemble de galeries qui facilitent la circulation de l'eau dans le sol. Ainsi, la forêt peut ralentir et retenir jusqu'à 20% de l'écoulement des eaux.

La déforestation supprime donc ces milieux tampons. Les événements

Forêt évite le ravinement des terres liés aux fortes précipitations