Carte 07 : Perturbation des courants marins

Le courant particulièrement important pour la circulation océanique mondiale est la plongée des eaux chaudes provenant des zones tropicales de l'Atlantique dans les mers qui bordent le Groenland (la mer de Norvège et la mer du Labrador).

Une fois dans l'Atlantique Nord, ces eaux refroidissent et une partie du sel contenu dans l'eau de mer qui gèle pour former la banquise est expulsé, renforçant la salinité de l'eau de mer qui ne gèle pas, laquelle se met alors à être plus dense et coule vers les profondeurs pour repartir vers le sud.

Ce phénomène constitue le moteur de la circulation océanique mondiale. Le schéma donné ci-dessous qui représente la circulation océanique mondiale permet de visualiser ce phénomène de formation d'eaux profondes :

Source : sciencenews.com

Quatre phénomènes pourraient atténuer ou supprimer cette formation et ainsi déstabiliser l'ensemble de la circulation mondiale :

  • le réchauffement près des pôles, qui engendrera un réchauffement de l'eau en surface dans la mer de Norvège qui deviendra moins dense

  • la formation plus difficile de la banquise, qui engendrera un apport réduit en sel limitant ainsi l'augmentation de la densité de l'eau de surface, car il faut que de la banquise se forme pour libérer un excédent de sel augmentant brusquement la densité de l'eau de surface

  • l'augmentation de la pluviométrie aux hautes latitudes, notamment dans le Nord de l'Europe et du Canada, ce qui va engendrer un apport d'eau douce dans l'Atlantique Nord, faisant diminuer la salinité et donc la densité de l'eau de surface dans cette zone

  • la fonte des glaciers et des calottes polaires, qui libère de plus en plus d'eau douce dans les régions de haute latitude où se forment les eaux profondes. Cet ajout d'eau réduit la densité de l'eau.

Étant donné qu'une eau moins dense aura plus de difficulté à "couler", ces 4 phénomènes risquent de ralentir voir d'empêcher la formation des eaux profondes.

Plusieurs simulations ont été réalisées afin de quantifier cette atténuation de la circulation nord atlantique. Les simulations les plus pessimistes parmi celles restant compatibles avec les observations en 2000 pronostiquent une diminution de 50% du flux Nord Atlantique comme le montre le graphe donné ci-dessous :

Source : GIEC, 4e rapport d'évaluation, 2007

Se graphique représente l'évolution simulée du flux nord, selon les modèles (dont les sigles sont donnés en légende), avec des émissions de gaz à effet de serre qui doublent jusqu'en 2100 puis une concentration qui reste constante jusqu'en 2200.

1 Sv = 1.000.000 m³/s

La circulation actuelle se situe entre 12 à 25 Sv et est représentée par les barres noires situées à côté de l'échelle, sur la droite du graphique.

Les simulations partent de 1900, pour vérifier si elles reflètent bien les observations situées entre 1900 et 2000.

Sources :

[https://jancovici.com/]

[Wikipédia]

[franceinfo.fr]

[oceancampus.eu]

[GIEC]