Modification du jet stream

FondamentalQu'est-ce que le jet stream ?

Le jet stream ou courants-jets sont des vents qui soufflent d'ouest en est en haute troposphère, aux confins de la tropopause. Ce sont des vents permanents, et les plus forts de la troposphère. À peu près horizontaux, ils peuvent dépasser 360 km/h.

ComplémentComment le jet stream est-il formé ?

Le courant-jet résulte d'un double déséquilibre thermique de l'atmosphère. Il y a d'une part la variation de température de surface entre l'équateur (chaud et humide) et les pôles (froids et secs), et d'autre part la variation de température entre la surface de la Terre et la haute troposphère (plus froide).

À l'équateur, l'air chaud et humide est transporté vers le haut. Arrivé à la tropopause, il s'écoule en direction des pôles. La force de Coriolis, liée à la rotation de la Terre, modifie l'évolution de cet air. Plus il se rapproche des pôles, plus la composante horizontale du vent est grande. Au-delà d'une certaine latitude, la composante du vent ne peut plus croître, et donc une partie de l'air subside vers le sol, tandis qu'un flux continue vers l'est. C'est précisément ce flux d'ouest qui génère un courant-jet.

ComplémentQuel lien avec le réchauffement des glaces ?

Bien que le réchauffement de l’arctique soit plus fort dans les couches atmosphériques inférieures, l’expansion de l’air chaud augmente les niveaux de pression en altitude. Cela a pour conséquence de réduire les gradients de pression au niveau des pôles. Or ces gradients influent sur la conduite des vents en zone supérieure. Il a été émis l'hypothèse que des vents zonaux (d’ouest en est) plus faibles en altitude et des niveaux de pression atmosphérique élevés dus au réchauffement de l’arctique affecteront les courants-jets polaires avec pour conséquence nord-sud l’augmentation des ondulations en amplitude et/ou en fréquence.

Ces ondes plus grosses se déplacent plus lentement vers l'est entraînant des régimes météorologiques plus persistants. Les phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, vagues de froid, vagues de chaleur, inondations et hivers enneigés) auront donc une plus longue durée, avec des conséquences économiques et sociétales.

Cependant, il n’existe pas encore de consensus scientifique sur la question. Dans le rapport du GIEC AR5 sur les régions polaires, il n’y a qu’une confiance « faible à moyenne » sur le lien entre le réchauffement de l’arctique et les modifications météorologiques.

En fonction du type de jet stream (polaire, subtropical…), les liens avec le réchauffement de l’arctique sont différents. De plus,la variabilité des évènements météorologiques dépendent d’une multitude de facteurs tel que le forçage océanique et tropical. Le lien entre les 2 est donc assez difficile à prouver.

Une partie du désaccord scientifique est le suivant : le lien entre réchauffement de l’arctique et la modification du jet stream n’a été observé que de façon irrégulière. Sur certaines périodes, ce lien n’a pas pu être établi.