Les cartes du jeu
Glissement de terrain
Le recul des glaciers a pour conséquence, lorsque le glacier "recule" donc se dirige vers l'aval, de laisser derrière lui un traînée de roches mélange de terre et de roche friable, effritée par la force du glacier. Cette traînée se nomme la "moraine" [1]. Elle est propice aux glissements de terrains et aux éboulements.
Le recul des glaciers favorise, en parallèle de la fonte du permafrost, les glissements de terrains [2]. Un exemple marquant est le glacier Tyndall en Alaska qui a créé en septembre 2015 un tsunami de 200 m à la suite d'un éboulement massif.
[2] : Climat : avec la fonte des glaces, plus de glissements de terrains et de risques de tsunamis, AFP, 09/2018, GEO
Montée des eaux
La montée du niveau de la mer est causée par 3 principaux facteurs que l'on retrouve Figure 1 :
La fonte de L'Arctique et l'Antactique
L'expansion thermique
La fonte des glaciers
Cette dernière représente d'après l'AFP 35% de la hausse du niveau de la mer sur le dernier siècle [1]. D'après les figures 1 cela représente environ 0,7 mm/an en 2019 [1],[2], mais cela pourrait évoluer pour le scénario du GIEC le plus optimiste (RPC1.5) à une augmentation de 10 cm par an d'ici 2100 [2] (car les glaciers auront tous atteint leur pic d'eau d'ici 2100).
Les conséquences de la montée des Océans touchent en priorité les zones de littoraux.
[1] : La fonte des glaciers, aussi inquiétante que celle des calottes polaires, AFP, 2019, GEO
[2] : La fonte des glaciers : où, comment, et pourquoi? , OcéantClimat, 08/2019, LeMonde
Baisse de la salinité des océans
La fonte des glaciers entraîne la baisse de la salinité des mers et océans.
En effet au pôle nord par exemple la salinité de l'eau diminue à cause de l'apport en eau douce du à la fonte des glaciers (ainsi que des calottes polaires évidemment). Cela a pour conséquence de rendre cette eau moins dense, elle reste donc en surface ce qui change les courants et empêche la formation de glace au niveau de la banquise Arctique [1].
[1] : La fonte des glaciers : où, comment, et pourquoi? , OcéantClimat, 08/2019, LeMonde
Recul des glaciers
Le recul des glaciers est une conséquence directe de la fonte des glaciers. Ce recul illustre le fait que lorsque la fonte l'emporte sur l'apport par précipitation le glacier perd de la masse, du volume et donc de la superficie.
Il illustre aussi le fait que la ligne d'équilibre monte en altitude tous les ans. Celle ligne (fictive) représente l'altitude à laquelle la température vaut la température de fusion de la glace.
Pour certains glaciers Tropicaux en Amérique du sud (notamment en Bolivie, Équateur, Pérou et Colombie) par exemple les chercheurs estiment la diminution de la surface des glaciers de 30% à 50% de 1970 à 2015.
L'exemple très connu du Kilimandjaro est une "icône" de la fonte des glaciers car sa fonte est très rapide, il aurait perdu 85% de sa superficie de 1912 à 2007 [3] et plus récemment de 2000 à 2007 il aurait perdu 26% de sa superficie [3] comme l'on peut le voir sur les figures 1 et 2 qui sont des photos du glacier en Février 2000 (Figure 1) et en Octobre 2007 (Figure 2).
Sachant que les glaciers tropicaux n'évoluent pas beaucoup au cours des saisons de fonte et d'accumulation, on voit donc bien à l'œil la diminution de la superficie du glacier.
Pour illustrer la fonte avec des glaciers que l'on connait, on peut prendre l'exemple des glaciers des Alpes Françaises dont la superficie aurait diminuée de 20% de 1985 à 2000 [1] et la fonte a accélérée depuis 2003, entre 2003 et 2012 la fonte est supérieure à 65% par rapport aux estimations faites par les scientifiques au préalable [2].
Le recul des glaciers est causé (comme dit dans la carte pour la fonte des glaciers) par la hausse des températures (ou du flux radiatif du soleil) et une diminution des précipitations en générale dans certaines zones géographiques (les glaciers tropicaux par exemple) donc une baisse de l'apport en masse de neige et de glace. Ainsi qu'une diminution des précipitations neigeuses (sur l'ensemble de l'année) aux altitudes où le glacier fond remplacées par la pluie.
Les conséquences de ce recul sont les suivantes :
Augmentation du risque d'Avalanches
Glissement de terrain (fonte des glaciers)
Changement de l'albédo des sols
Pollution
[1] : Certains glaciers fondent plus vite que prévu, Nathalie Mayer, 01/2020, Futura Planète
[2] : Les glaciers alpins fondent à très grande vitesses, Pierre le Hir, 02/2017, LeMonde
[3] : Glacier loss on Kilimanjaro continues unabated, L.G. Thompson, H.H. Brecher, E. Mosley-Thompson, D.R. Hardy et B.G. Mark, 2009, PNAS.
L'albédo
L'albédo correspond au pourcentage du flux radiatif incident qui est réfléchi par une surface. Plus l'albédo diminue plus la surface va absorber du flux et donc le réémettre et donc plus la température de l'atmosphère augmentera.
L'albédo moyen de la Terre est d'environ 0,30, les zones permettant d'augmenter l'albédo moyen de la Terre sont les zones enneigées et glacées comme on peut le voir sur la Figure 1.
Cependant la fonte des glaciers et donc le recul des glaciers a pour conséquence de baisser l'albédo moyen de la Terre et donc participe au cercle vicieux de la hausse des températures.
En effet, dans un premier temps le remplacement des précipitations neigeuses en pluie change le manteau neigeux des glaciers en manteau de glace lorsque la pluie gèle entrainant une première baisse de l'albédo dans ces zones car l'albédo de la neige fraiche est d'environ 0,85 contre 0,6 pour la glace.
La fonte des glaces participe dans un second temps directement à ce cercle vicieux car en fondant la neige laisse la place à de la neige plus vielle aillant un albédo plus faible (0,6) ou même à la terre et de la roche qui ont albédo encore plus faible : environ 0,3 [1],[2].
[1] : Météo France
[2] : https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/climatologie-albedo-1023/
Avalanches
La fonte des glaciers et le recul des glaciers ont pour potentielle conséquence des risques accrus d'avalanche.
Dans un premier temps, le chercheur au CNRS, à l'IGE et à l'université Grenoble Alpes Christian Vincent explique [1] qu'un des risques de la fonte des glaciers est la présence d'eau entre la glace du glaciers et la roche de la montagne qui aurait pour conséquence de décoller la glace et la roche et ainsi provoquer des avalanches de glace.
S'ajoute à cela le fait que dans les zones où le glacier fond donc à proximité de la ligne d'équilibre, le risque d'avalanche, notamment les avalanches de fonte (ou de neige humide), est plus élevé si les températures augmentent [3].
De plus en le risque pourrait aussi changer d'échelle de temps, ces avalanches de fonte sont généralement un risque au printemps donc au début de la saison de fonte (de l'hémisphère nord) or il pourrait s'étendre à tout l'hiver si les températures augmentent en hiver [2].
[1] : L'évolution paradoxale des glaciers de très haute altitude dans le massif du Mont-Blanc, Christian Vincent, 04/2020, CNRS, url : https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/levolution-paradoxale-des-glaciers-de-tres-haute-altitude-dans-le-massif-du-mont-blanc
[2] : Les avalanches: nouvelle conséquence du réchauffement, Valéry Laramée de Tannenberg, 02/2016, Journal de l'environnement, url : http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-avalanches-nouvelle-consequence-du-rechauffement,67320
[3] : url : http://mountainacademy.salomon.com/fr/demo/251/temperatures
Pollution
Un des risques du recul des glaciers surprenant (qui rejoins d'ailleurs le risque d'apparition de virus dans les zones de fonte du permafrost) est le rejet de polluants.
En effet, en fondant les glaciers peuvent libérer des polluants emprisonnés dans la glace. Des pesticides ont déjà été retrouvés dans des eaux d'un lac en contrebas d'un glacier [1].
[1] : Certains glaciers fondent plus vite que prévu, Nathalie Mayer, 01/2020, Futura Planète, url : https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-certains-glaciers-fondent-beaucoup-plus-vite-prevu-35124/
Ressources en eau douce
Voici le lien de la carte sur les ressources en eau douce réalisée sur wiki du climat : https://fresqueduclimat.org/wiki/index.php?title=Fr-fr_adulte_carte_31_ressources_eau_douce
Pour apporter des éléments en lien avec la fonte des glaciers, les ressources en eau douce influencent :
Irrigation agricole : https://fresqueduclimat.org/wiki/index.php?title=Fr-fr_adulte_carte_32_baisse_rendements_agricoles
La biodiversité des cours d'eau
Les ouvrages hydroélectriques
Biodiversité des cours d'eau
Les ressources en eau douce ont un net impact sur la biodiversité des cours d'eau.
La baisse de la quantité d'eau ruisselé par la fonte des glaciers ayants atteint leur "pic d'eau" peut avoir un impact sur une quantité non négligeable de cours d'eau. Notamment lors des étiages, cela a tendance à baisser les débits déjà faibles des étiages et rendre plus sévère les sécheresses et donc avoir un impact néfaste sur les espèces de poissons et autre présent dans les cours d'eau.
Que se soit la possibilité de rejets plus fréquents de polluants dans les cours d'eau ou une augmentation de la température à la source des cours d'eau, les conséquences du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers peuvent avoir une influence sur les paramètres essentiels à la survie des espèces vivant dans les cours d'eau. Leur mode de vie et de reproduction (migrations holobiotiques ou amphibiotiques) est directement lié aux caractéristiques physiques du cours d'eau ils sont donc dépendant de l'évolution des cours d'eau et donc du dérèglement climatique.
Ouvrages hydroélectriques
Contrairement à la biodiversité des cours d'eau qui est très sensible à la variation des paramètres physiques des cours d'eau, la production hydroélectrique n'est que très faiblement touchée par la variation de la quantité des ressources en eau douce.
On peut faire l'hypothèse que pour des cas isolés de cours d'eau où le ruissellement glaciaire compte pour plus de 10% de l'apport en eau du cours d'eau [2], si ouvrage il y a sa production dépendra forcément de ce ruissellement.
Cependant, une étude a montrée que sur l'ensemble de la production d'un pays, par exemple la Suisse, la part correspondant à l'apport d'eau par ruissellement glaciaire ne représente que 4% de la production totale sur une année (et cela depuis 1980) [1].
[1] : La fonte des glaciers aura peu d'impact sur la production hydroélectrique, ATS, 09/2018, LE TEMPS, url : https://www.letemps.ch/sciences/fonte-glaciers-aura-dimpact-production-hydroelectrique
[2] : Global-scale hydrological response to future glacier mass loss, Matthias Huss et Regine Hock, 2018, Nature Climate Change.