Carte 10 : Vagues noires

Description au dos de la carte

En Australie, les fumées et les cendres des incendies sont transportées par les vents avant d'être déposées dans l'océan. Les vagues sont alors noires de suie. L'océan absorbe le C02 libéré par les feux, ce qui augmente son acidité. Ce phénomène, allié à la toxicité des particules, des métaux, du soufre et des substances chimiques contenus dans les fumées, menace l'écosystème marin. De plus, les cendres à la surface de l'eau limitent le passage de la lumière au détriment des plantes marines.

Description détaillée de la carte

En Australie, les incendies sont à l'origine d'une immense quantité de cendre qui sont transportées par les vents de l'intérieur des terres vers les côtes pour ensuite être déposées dans l'océan. Les cendres déposées sur les cours d'eau douce vont ruisseler jusqu'aux barrages avant d'être rejetées dans la mer. En conséquence, les vagues, telles que sur la plage de Sydney ou sur les rivages des Nouvelles-Galles du Sud, sont noires de suie et déposent sur les côtes une grande quantité de cendres, de suie et de feuilles d'eucalyptus noircies, altérant les paysages.

La température des océans, ainsi que leur acidité sont modifiées par le réchauffement climatique. L'océan est un puit à carbone, c'est-à-dire qu'il absorbe une quantité importante de dioxyde de carbone. Or, les incendies sont une source majeure de production de C02. Les deux ne sont donc pas sans lien dans le cas des grands feux de forêt, notamment en Australie. L'absorption par l'océan d'une grande partie du C02 émit par les incendies a pour effet d'augmenter son acidité. Cela a pour impact d'affecter les animaux marins tels que les coraux et les crustacés dont le squelette et les coquilles sont constitués de carbonate de calcium. En effet, l'acidification des océans les fragilise, les amincis et les rend facilement cassable. [1]

Par ailleurs, les cendres des incendies présentes sur l'océan contiennent des métaux lourds qui ne sont pas sans effets sur les écosystèmes marins. En effet, ces métaux, à l'origine présents dans les bâtiments ou produits par les voitures sont transportés avec les cendres. Ces derniers détruisent le phytoplancton, à la base de la chaîne alimentaire, et perturbent donc l'ensemble du reste de la chaîne alimentaire marine. [1] De plus, les minuscules particules déposées sur la mer peuvent boucher les branchies des poissons, mais aussi les systèmes digestifs d'animaux filtreurs comme les moules, les éponges et les coraux. Par ailleurs, ces particules menacent la croissance des plantes marines. En effet, ces dernières doivent absorber une certaine quantité de lumière afin d'être en mesure de se développer. Or, le passage de la lumière dans l'eau est limité par la poussière présente à la surface de l'eau, et de ce fait, la croissance des plantes est ralentit. Les particules contiennent également du soufre et des substances chimiques qui peuvent se dissoudre dans l'eau de mer et menacer la biodiversité marine. [2]

Ces cendres sont transportés sur de longues distances par les vents, comme on peut l'observer sur l'image ci-contre (datant du 8 Novembre 2019), au-dessus de l'Océan Pacifique Sud et affectent donc non seulement les côtes Australiennes, mais aussi celles de Nouvelle-Zélande